Pour vous occuper ce vendredi je vous propose de vous pencher sur le bilan d’un projet que vous avez très probablement financé : Hadopi
Le prix de la Hadopi
Comme pour tout bilan financier commençons par le prix de ce service, il s’élève à 12 millions d’euros par an, argent qui provient directement de vos poches et d’une partie de la redevance copie privée. Donc en gros vous avez forcement participé au financement de cette entité, soit en payant tes impôts, soit directement en achetant un smartphone, une tablette ou une clé USB.
Hadopi étant en prod depuis 2009 le coût de fonctionnement s’élève donc à 48 millions d’euros sur cette période !
Voilà pour le coût fixe, maintenant les différents coûts pour l’identification et la poursuite des méchants pirates :
Il y a eu 3 millions d’IP identifiés, sur tout ces IP, un peu plus d’un millions on reçu un email après que le contribuable ait déboursé entre 5 et 7€ par IP pour que leurs fournisseurs d’accès respectifs donnent l’adresse mail qui va avec. On arrive donc à 6 millions d’euros pour la dénonciation.
Sur tout ces pirates, 100 000 ont récidivé, les vilains, et ont donc reçu une lettre recommandée à 3€ l’unité, soit 300 000 euros ! Oui la poste est la grande perdante de l’histoire…
Vous allez me dire sur toutes ces poursuites il y en a bien un qui s’est fait condamné, non ? Vous n’avez pas tord, il y a effectivement eu une (une seule) condamnation, l’internaute en question a été poursuivi pour « absence de sécurisation d’un réseau informatique » et il a écopé d’une amende de 150 euros.
Le bilan financier de la Hadopi
Pour faire le bilan rien de plus simple, on soustrait les recettes aux dépenses :
150 – 54 300 000 = -54 299 850 €
Si on ajoute à cela les redevances de la copie privée, je pense que l’ensemble couvre une bonne partie du manque à gagner supposé…
Mais tout n’est pas perdu pour tout le monde, en effet les fournisseurs de VPN étrangers ont vu le nombre de clients Français fortement augmenter ! Et ces sociétés étant de fait à l’étranger payeront donc des impôts ailleurs qu’en France.
Et pour le mot de la fin je laisse la parole à la ministre de la Culture
Sur le plan financier, 12 millions d’euros annuels et 60 agents, c’est cher pour envoyer un million d’e-mails.
Aurélie Filippetti au Nouvel Obs