À l’Université de Lausanne on aime les fourmis, et au département d’écologie et évolution (DEE) ils ont voulu savoir si une fourmi pouvait changer de métier durant sa vie, le problème, c’est que pour différencier une fourmi d’une autre c’est un peu difficile ! Du coup ils ont eu l’idée de coller un QR code sur chacune des fourmis de la colonie, le but les suivre à la trace sans les mélanger pour savoir comment sont distribuées les taches chez les ouvrières sachant qu’il n’existe pas de hiérarchie entre les fourmis ouvrières.
C’était un gros défi de tager toutes les fourmis. On a collé un code barre sur chacune d’entre elle et une caméra prenait deux photos par seconde…
Laurent Keller, directeur du DEE
Les chercheurs ont découvert qu’il y a trois types d’ouvrières :
- les nourrices qui veillent sur les œufs et les larves.
- les nettoyeuses qui patrouillent pour chercher de la nourriture.
- les fourragères qui se chargent d’amener la nourriture des nettoyeuses dans la colonie.
Pendant des semaines, un système de caméra suivait les fourmis et une application s’est ensuite chargée de l’interprétation des trajets des fourmis grâce à ces fameux codes barres. Au total, plus de 2 milliards de positions et plus de 9 millions de « discutions » ont été enregistrés.
Et ils ont découvert qu’avec l’age, les fourmis deviennent de plus en plus courageuses et change de groupe pour passer fourragère, ils ont également observé que la « réorientation professionnelle » ne se fait pas à un age précis mais que cela varie d’un individu à l’autre… Un peu comme chez les humains en fait… Et chose plus étonnante encore, il n’y avait pratiquement pas d’interactions entre les membres de deux groupes différents… Là encore, comme chez nous… malheureusement…